Tannenbaum Atelier

Campagne de communication print & digitale – avec Stratégies Magazine

Violette tannenbaum

une créatrice engagée

Spécialisée dans la mode bridal, Violette Tannenbaum est une créatrice d’exception qui crée, sur mesure, en France et à la main, des pièces uniques destinées à sublimer celle qui la porte. Tannenbaum Atelier détourne les codes usuels de ce qui est considéré comme féminin pour créer des vêtements réellement portables qui correspondent à ses clientes. 

Le brief de Violette pour cette campagne destinée à être publiée dans Stratégies, était le suivant : mettre en scène ses créations de manière picturale, avec un décalage dans le stylisme entre des robes de mariées et des accessoires plus streetwear et en ne travaillant qu’avec des modèles noires.

l'héritage des femmes photographes noires

Nous savons les difficultés de construire un matrimoine, un héritage culturel féminin : c’est encore plus complexe pour des artistes noires, en particuliers des photographes. À la lecture de l’ouvrage de Marie Robert et Lucie Lebart, Une histoire mondiale des femmes photographes, nous avons remarqué une inspiration commune chez de nombreuses photographes noires : la réinterprétation de l’histoire de l’art occidentale.

Nous nous sommes inspirées pour cette série de cette démarche commune chez de nombreuses photographes noires, qui a notamment comme objectif de palier le manque de visibilité du corps noir, et a fortiori du corps féminin, dans le champ artistique. 

Africa, Maud Sulter et Bonnie greer, 2002

Ce fil rouge se retrouve chez les photographes Maud Sulter, Angèle Etoundi Essamba et Renée Cox, mais aussi chez la peintresse Harmonia Rosales, qui réinterprètent à l’envi de nombreuses œuvres picturales puisées dans l’histoire de l’art européen. Annonciation, Cène, Pietà, portrait de cour, sont autant d’iconographies dont le sens est bousculé, renforcé par la puissance de leur travail.

Yo Mama’s Pieta, Renée cox, 1994

Oya’s betrayal, Harmonia rosales, 2020

Renaissance, ANgèle etoundi essamba, 2019

l'école de Fontainebleau comme inspiration

Il était important pour nous de s’inspirer d’une œuvre connue d’un public large qui puisse ainsi résonner chez le plus grand nombre. En outre, comme beaucoup de tableaux issus de l’École de Fontainebleau, il représente un moment de sororité, une valeur chère à Tannenbaum Atelier. On trouve en effet au sein de ce courant de nombreuses images de femmes, notamment au bain, prenant soin l’une de l’autre dans un climat de sororité bienveillante.

En lien avec le travail de ces artistes, nous avons choisi de revisiter les œuvres de la seconde École de Fontainebleau, courant maniériste français du XVIIe siècle. Le portrait présumé de Gabrielle d’Estrée et sa sœur, que nous citons comme pièce maîtresse de cette série de photographies, est un tableau que tout le monde a vu une fois dans sa vie

Portrait présumé de Gabrielle d’Estrées et une de ses sœurs la duchesse de Villars, Anonyme, 1594, Musée du Louvre

Sabina Poppaea, Anonyme, entre 1550 et 1560, Musée d’art et d’histoire de Genève

Ce tableau, caractéristique de l’École de Fontainebleau, a été la deuxième inspiration de cette série. Il représente Poppée, seconde épouse de Néron, enveloppée dans une gaze à la romaine, dont les drapés sur son corps nacré rappellent la statuaire antique. C’est un genre de représentation très répandu, et on connaît plusieurs copies et variantes de ce tableau.
Nous avons été très inspirées par la matière fine et translucide, le regard franc accentué par les rehauts de lumière sur le visage et la pose. 

patrimoine, modernité, histoire de l'art et féminisme

Marie Caroline Royet,Iconographia, studio photo engagé“, dans Stratégies, numéro 2082, 29 avril 2021, PP. 28-29. 

Cette campagne a fait l’objet d’un article dans le magazine Stratégies, où on découvre tout l’enjeu de s’inspirer d’un courant maniériste français du XVIIe siècle tout en donnant aux photographies une dimension éditoriale et en leur insufflant un message fort. C’est là que réside tout le savoir-faire d’Iconographia : créer des images qui montrent les liens entre patrimoine et modernité, histoire de l’art et féminisme.

sources et références

Marie Robert et Lucie Lebart, Une histoire mondiale des femmes photographes,  Editions Textuel, 2021, 504 p.

 

Eva Barois De Caevel, “Angèle Etoundi Essamba”, Aware, https://awarewomenartists.com/en/artiste/angele-etoundi-essamba/

— Érika Nimis, “Maud Sulter”, Aware, https://awarewomenartists.com/en/artiste/maud-sulter/

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